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Le blog de la refaunation
13 février 2024

AFRIQUE - Au Sud, du nouveau chez les Eléphants

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Du nouveau chez les populations d'Eléphants de savane Loxodonta africana : d'après une étude récente, les populations de ces pachydermes se sont stabilisées au Sud du continent dans les dernières années, connaissant une légère augmentation globale (+ 0,16% par an sur les 25 dernières années). Mieux encore : ils occupent un vaste domaine, non limité à de petites aires protégées isolées les unes des autres. L'un de ces espaces est partagé entre le territoire de cinq nations : l'Angola, la Namibie, le Botswana, la Zambie et le Zimbabwe, comme j'avais pu en parler dans un article récent.

Les scientifiques ont remarqué que la présence diffuse d'Eléphants dans une vaste aire rend leurs populations nettement plus résilientes que lorsque ces animaux sont confinés dans de petits espaces où l'activité humaine est interdites (même si cela peut être utile en tant que solution de secours) et où ils peuvent connaître des hausses massives de leurs populations, suivies de mortalités tout aussi massives, du fait de l'homme (braconnage, persécutions voire campagnes d'abattage comme ce fut le cas dans certains parcs naturels durant les années 1980 et 1990) ou pour des causes "naturelles" (maladies, famine...), faute d'espace pour la dispersion des troupeaux.

Les animaux qui occupent un grand territoire non clôturé ont ainsi des possibilités de repli lorsqu'une pression ou une calamité (braconnage, sécheresse, conflits avec les humains...) frappe une partie de leur domaine, y compris les espaces où ils sont les plus nombreux. La conclusion vaut probablement pour un grand nombre d'espèces migratrices (eh oui, les Eléphants sont des animaux migrateurs, autant que les Hirondelles ou les Saumons) ; par coïncidence, la nouvelle est d'autant plus importante qu'une autre étude récente a mis en évidence le déclin de nombreuses espèces d'animaux migrateurs sur la planète, auquel les Eléphants australo-africains apportent un contrepoint fort bienvenu.

Dans le cône Sud de l'Afrique, les Eléphants furent largement touchés par le développement agricole et la chasse "sportive" ou commerciale au temps de la colonisation européenne, avant d'amorcer une augmentation de leur population au long du 20ème siècle, non sans subir une pression de braconnage plus ou moins forte. Cependant aujourd'hui, alors que les mesures conservatoires ont réduit le braconnage, les populations d'Eléphants peuvent jouir d'un vaste espace s'étendant sur le territoire de plusieurs pays, où il est possible d'envisager leur conservation à une échelle trans-nationale.

L'étude insiste sur l'importance des zones tampons autour des aires protégées ; ces zones permettent d'atténuer les phases de déclin même si elles n'offrent pas, par elles-mêmes, un habitat optimal pour les pachydermes.

Il est à noter que les savanes de l'Afrique australe ne sont pas le seul habitat à accueillir des populations fortes et fonctionnelles d'Eléphants : c'est aussi le cas de la forêt tropicale du Gabon, où une population d'environ 95.000 Eléphants de forêt Loxodonta cyclotis, une espèce pourtant réputée plus rare et moins efficacement protégée (on la classe officiellement comme espèce "en danger critique" à l'heure actuelle), est présente sur une grande partie du territoire de ce pays.

Source : https://www.theguardian.com/environment/2024/jan/05/african-elephant-populations-stabilise-in-southern-heartlands

Illustration : AKILI, Eléphant de savane mâle au Zooparc de Beauval (France), le 11/11/2023. Photo Alexis VERNIER.

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