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Le blog de la refaunation

19 avril 2024

MICRONESIE - Restauration écologique insulaire et résilience climatique

En Micronésie (archipel du Pacifique tropical, proche de la Nouvelle-Guinée), la petite île de Loosiep vient d'être délivrée des rats et des porcs (2 espèces très invasives et déprédatrices), pour le grand bonheur de la faune et de la flore locales... Cela profite aussi aux cultures vivrières utilisées par les habitants humains. De plus une végétation en meilleure santé stabilise les sols et le trait de côte contre l'érosion, capte de plus grandes quantités de carbone et protège même les fonds marins contre les pollutions sédimentaires.

Les rats, en particulier, étaient très destructeurs pour les œufs d'oiseaux et de tortues (dont la Tortue verte qui vient pondre en nombre sur ses plages), les Crabes de cocotier et les cultures.

La faune reprend ses droits tout doucement : un comptage récent a dénombré 9 Crabes de cocotier sur l'île Loosiep, alors qu'il n'y en avait plus aucun en 2019. Bien que répandu dans de nombreuses îles de l'Indo-Pacifique tropical (et disposant probablement de bonnes capacités de réinstallation sur des îles d'où il avait disparu), le Crabe de cocotier est sensible aux espèces invasives et on le classe depuis 2020 parmi les espèces "vulnérables" à l'échelle mondiale. Les Tortues marines sont elles aussi plus nombreuses à venir pondre, et certains habitants de l'île (parfois cinquantenaires) les ont vues sur les plages pour la première fois de leur vie !

La restauration écologique de l'île la rend plus attirante pour des oiseaux parfois venus de loin : par exemple le Courlis d'Alaska Numenius tahitiensis, un migrateur au long cours (niche en Alaska et hiverne dans le Pacifique tropical) peu abondant (il ne compterait que 10.000 oiseaux matures, et il est actuellement classé "quasi-menacé" après avoir été considéré comme "vulnérable" pendant de nombreuses années), trouvé pour la première fois sur les rivages de Loosiep où il était auparavant inconnu.

Les espaces marins profitent tout autant de la suppression des espèces invasives : en particulier les récifs coralliens sont plus robustes et récupèrent plus vite des épisodes de réchauffement de l'eau et de blanchiment dont on parle couramment à l'heure actuelle (jusqu'à 4 fois plus vite qu'un récif plus dégradé).

Quant aux cultures, les habitants profitent à nouveau de riches plantations de bananes, patates douces, gombos et fruits à pain... qualifiant "d'île-jardin" cet environnement tropical.

Je ne manquerai pas de vous tenir informés des futurs développements de ce projet, et de bien d'autres projets de restauration écologique insulaires à travers la planète...

Source : https://www.islandconservation.org/press-release-a-victory-for-nature-people-loosiep-islands-restoration-bolsters-food-security-climate-resilience/

Illustration : le Courlis d'Alaska Numenius tahitiensis, une espèce à la fois polaire et tropicale, comme l'indiquent ses noms français et latin... Photo TonyCastro / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0.

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17 avril 2024

AMERIQUE DU NORD - Le retour du Riz sauvage

Dans la région des Grands Lacs, aux limites des États-Unis et du Canada, le Riz sauvage s'offre un renouveau.

Cette plante dite Zizania palustris en latin, révérée des Amérindiens pour son importance alimentaire et culturelle (à la façon du blé en Europe, du riz en Asie ou du maïs en Amérique centrale) avait pourtant largement reculé dans les deux derniers siècles sous l'effet de l'assèchement des marais, de la régulation des cours d'eau et de la pollution, sans oublier le changement climatique.

Dans les années les plus récentes, des initiatives des communautés amérindiennes soutenues par des pouvoirs publics (par exemple autour du Lac du Flambeau dans le Nord du Wisconsin et du Lac Vieux Désert dans le Michigan [tous deux en français dans le texte], et l'estuaire de la rivière Saint-Louis dans le Minnesota, et on compte au moins des dizaines d'autres exemples), ont permis la restauration des herbiers à Riz sauvage dans son aire de répartition, ainsi que la reconnaissance de ce végétal par le public. Par exemple le programme de restauration de l'estuaire de la rivière Saint-Louis prévoit de recréer 111 ha d'herbiers d'ici 2025. Les locaux ont déjà pu constater le retour des oiseaux d'eau et de la faune dans les terres restaurées. La restauration de ces milieux fait appel aux technologies de pointe (surveillance de l'environnement par capteur, IA...) tout autant qu'aux savoirs ancestraux des indigènes.

Et malgré son nom latin équivoque, la replantation du Riz sauvage est loin de semer la zizanie, parvenant plutôt à fédérer des acteurs qui ne se parlaient pas ou peu il y a quelques années.

Pour les peuples natifs des rives du Saint-Laurent, le Riz sauvage était considéré comme un cadeau du Créateur, et formait la base de l'alimentation ; il était récolté de manière extensive. Sur le plan écologique, il alimente des espèces variées comme le Plongeon imbrin Gavia immer, le Cygne trompette Cygnus buccinator et le Quiscale rouilleux Euphagus carolinus (une espèce vulnérable et en fort déclin depuis les années 1960 et probablement bien avant). Ses herbiers servent d'habitat et d'abri aux Castors du Canada Castor canadensis, aux Rats musqués Ondatra zibethicus et aux Loutres de rivière Lontra canadensis. Il filtre aussi les sédiments, participant à une bonne qualité de l'eau de lac et de rivière.

Source : https://news.mongabay.com/2024/03/culture-and-conservation-thrive-as-great-lakes-tribes-bring-back-native-wild-rice/

Illustration : herbier naturel de Riz sauvage. Photo Matt LAVIN / Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0.

16 avril 2024

KENYA - Naissance d'un Rhinocéros noir dans les collines de Chyulu, un espoir pour l'espèce

Un petit Rhinocéros noir Diceros bicornis est né dans les collines de Chyulu au Sud du Kenya. La découverte de ce jeune âgé de 6 mois environ a été rendue possible par des "pièges photographiques" disposés dans la savane.

La naissance a été applaudie par les protecteurs de la nature car la population survivante de cette espèce est très réduite dans le secteur, ne dépassant pas 8 individus. De plus la région des collines Chyulu passe pour très difficile à surveiller et à prospecter.

Le Rhinocéros noir est classé comme espèce "en danger critique d'extinction" car ses populations ont chuté dramatiquement à la fin du siècle dernier, du fait d'un braconnage intensif. Aujourd'hui la population est classée "en danger critique" et ne dépasse pas 5.600 individus adultes répartis dans le Sud et l'Est du continent africain, ce qui reste un progrès compte tenu de l'augmentation lente des populations de cette espèce, grâce aux mesures de protection (surveillance, lutte contre le braconnage (il n'y avait plus que 2.500 Rhinocéros noirs dans la nature en 1995, alors qu'ils étaient 65.000 à 70.000 vers 1970...).

Ces efforts portent leurs fruits dans les collines Chyulu également, puisqu'aucun cas de braconnage n'a été répertorié depuis 2015. Et à l'échelle du Kenya, la population des Rhinocéros noirs est très récemment repassée au-dessus du millier d'individus, contre seulement 400 survivants dans les années 1980.

Source : https://abcnews.go.com/International/wild-birth-critically-endangered-black-rhino-kenya-dubbed/story?id=108611635

Illustration : Rhinocéros noir de l'Est (la sous-espèce naturellement présente au Kenya) au Zoo de Leipzig (Allemagne). Photo Karbohut / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0.

14 avril 2024

ETATS-UNIS - Un nouvel espace protégé pour les Pumas de Floride

L’État de Floride vient d'acquérir un espace d'environ 500 ha pour renforcer l'habitat disponible pour les Pumas de Floride Puma concolor coryi, au Centre de la péninsule. La protection de cet espace dit "Creek Ranch" était demandée depuis plus de 10 ans par les organisations chargées de la protection de la nature, puisqu'il connecte des aires protégées entre elles (Parc du Lac Kissimee et Réserve privée Disney [!]).

Cette aire était menacée, entre autres, par la spéculation immobilière.

Le Puma de Floride est passé tout près de l'extinction, avec un point bas historique atteint vers 1995 avec seulement 20 à 25 survivants. Des mesures de protection - incluant notamment l'introduction de Pumas texans, proches génétiquement et moins menacés - ont conduit à une augmentation lente de ses populations, qui atteignent aujourd'hui 200 animaux. La population de Pumas de Floride continue à augmenter mais reste fragile pour diverses raisons : collisions routières, maladies neurodégénératives causées par la consanguinité, espèces invasives comme le Python birman (prédateur du Puma et de ses proies).

Outre le Puma de Floride, le domaine accueille d'autres espèces parfois menacées ou patrimoniale comme la Tortue gaufrée Gopherus polyphemus (classée "vulnérable" au niveau planétaire depuis 1982 au moins), l'Ours noir de Floride Ursus americanus floridanus (apparemment assez nombreux, avec une population de 4.000 têtes, stable ou en augmentation, mais dont la présence aux côtés des habitations humaines est parfois conflictuelle) et le Dindon sauvage Meleagris gallopavo (autrefois menacé d'extinction et redevenu abondant grâce aux mesures de protection).

Source : https://www.fox13news.com/news/state-buys-1300-acre-polk-county-property-in-effort-to-conserve-habitat-protect-florida-panther

Illustration : un Puma de Floride. Photo U.S. Army Corps of Engineers.

13 avril 2024

INTERNATIONAL - De l'utilité des aires marines protégées

Les aires marines protégées n'ont pas qu'un intérêt éthique ou esthétique, elles sont largement utiles pour l'économie et les activités humaines qui dépendent de la mer !

C'est le résultat auquel est arrivé une méta-étude menée sur 51 aires marines protégées de 34 pays réprésentant toutes les régions du monde (tous niveaux de développement économique confondus) et tous types d'écosystèmes et de climats. Des aires marines françaises ont été prises en compte dans cette analyse.

L'un des principaux effets positifs des aires marines protégées est qu'elles contribuent à repeupler en poissons les espaces proches qui ne bénéficient pas de statut de protection ; on trouve aussi des poissons plus gros, et des expansions de larves et d'adultes (les aires marines servent de "nurserie" pour la faune marine). Mais elles sont aussi une opportunité pour le tourisme, et protègent les littoraux contre les risques météorologiques et climatiques.

Au contraire, aucune des études analysées n'a relevé d'effet négatif sur la production halieutique (qui est le principal sujet de discorde et de clivage politique sur l'utilité des aires marines protégées).

Concernant les activités touristiques, le secteur lié à la découverte de la mer (plongée, pêche...), qui bénéficie des aires protégées, est d'une importance vitale pour l'économie de certains pays : pensons aux îles Galapagos en Équateur, au Parc national de Ras Muhammad en Égypte, ou encore à la Grande Barrière de corail en Australie...

Source : https://carbon-pulse.com/271804/

Illustration : l'aire marine protégée d'Ustica, en Sicile (Italie), une des plus anciennes aires marines protégées de Méditerranée. Photo Annalise FALZON / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0.

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11 avril 2024

ASIE - Les Tigres rebondissent

Dans plusieurs pays d'Asie, les Tigres bénéficient de mesures de conservation qui ont entraîné la hausse de leurs populations. Ces mesures ont été renforcées à partir du sommet de Vladivostok qui s'est tenu en 2010 (désignée comme "Année du Tigre" dans le calendrier chinois), et où 13 pays (correspondant aux 13 nations où des Tigres étaient officiellement présents à cette date) se sont engagés à doubler leurs populations tigréennes d'ici 2022, désignée comme l'Année du Tigre suivante.

Si l'objectif de doublement n'a pas été globalement atteint, l'augmentation des effectifs de ces félins a été indéniable, passant de 3.200 à près de 5.600 individus à l'état sauvage entre 2010 et 2022 (soit une hausse de 74%, quand même).

Les progrès ont été inégaux selon les pays : les augmentations d'effectifs ont été enregistrées en Inde, Népal, Bhoutan, Chine et Russie ; mais aussi, de manière plus timide, en Thaïlande, et aussi au Bangladesh (pays où l'effort de conservation était historiquement faible, mais d'où des signes très encourageants sont parvenus dans les années récentes de la région des Sundarbans). Par contre les populations ont diminué dans la plupart des pays d'Asie du Sud-Est, et l'espèce a même virtuellement disparu des trois pays indochinois : Vietnam, Laos et Cambodge dans la dernière décennie.

Parmi les défis actuels, l'un des premiers est la reconnexion des habitats naturels (protégés ou non) entre eux, surtout dans des pays où la population humaine est en croissance rapide comme en Inde. De même, la lutte contre le braconnage des Tigres, parfois encore chassés pour leur peau et d'autres parties de leur corps prétendument utilisés comme "remèdes". La protection des espèces-proies et la lutte contre le braconnage de celles-ci est aussi un enjeu fort (voir ici le cas des efforts de protection réalisés au Bangladesh dans les dernières années), pour éviter que les Tigres ne s'en prennent au bétail faute de proies sauvages.

Source : https://www.thecooldown.com/outdoors/tiger-population-increase-conservation-efforts/

Illustration : Tigresse du Bengale dans la réserve de Kanha (Inde). Photo Charles J. SHARP / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0.

10 avril 2024

ROYAUME-UNI - Les Castors reviennent dans la réserve d'Helman Tor (Cornouailles)

La présence de Castors d'Eurasie Castor fiber a été confirme dans la réserve d'Helman Tor, en Cornouailles.

L'arrivée de ces animaux a pu se produire dans des conditions naturelles (plusieurs réintroductions ont eu lieu ici et là au Royaume-Uni, jusqu'à l'intérieur de la ville de Londres !), ou bien être le fruit d'une réintroduction clandestine (la pratique est courante, Outre-Manche, chez les activistes écologistes).

Cependant la réserve est un milieu favorable à la présence de cette espèce (et identifiée comme telle dans des rapports d'experts produits dans le passé), dont les constructions et travaux (barrages, galeries souterraines, taille des arbres...) sont bénéfiques à d'autres espèces (amphibiens, libellules...) et réduisent les risques d'inondation et de sécheresse. On parle d'espèce ingénieur.

Depuis 2022 le Castor est officiellement reconnu par les autorités britanniques comme une espèce protégée - ce qui permet en théorie les réintroductions - mais ces dernières ne sont pas toujours acceptées (ce qui nourrit en retour les réintroduction clandestines, effet action-réaction...).

Les Castors avaient disparu des îles britanniques vers l'an 1500 de notre ère, et ont commencé à y être réintroduits au début des années 2010. Leur présence demeure toutefois très timide par rapport à ce qu'elle est en Europe continentale (où il est redevenu assez nombreux grâce aux politiques de protection, de réintroduction et de dépollution des cours d'eau menées depuis les dernières décennies), pour ne pas parler de l'Amérique du Nord où l'espèce locale (Castor canadensis, le Castor américain) est encore plus nombreuse...

Je vous informerai de toute nouvelle concernant le retour des Castors sur le territoire européen (Royaume-Uni inclus, n'en déplaise aux "Brexiteurs"...).

Source : https://www.cornish-times.co.uk/news/wild-beavers-discovered-at-helman-tor-nature-reserve-671747

Illustration : Castor eurasien sur la rivière Narewka en Pologne. Photo Jacek Zięba / Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0

9 avril 2024

EURASIE - Des zoos européens au Kazakhstan : itinéraire de Chevaux de Przewalski

Dernier cheval proprement sauvage sur la planète, le Cheval de Przewalski Equus caballus przewalskii est en cours de réintroduction au Kazakhstan. La région d'Altyn Dala située dans le Centre du pays accueillera dans les cinq prochaines années des hardes de ces équidés venus de zoos européens comme Prague, Berlin et Thoiry, les premiers convois sont attendus pour le 03 juin prochain. Au total ce seront 40 animaux qui seront réintroduits dans la steppe kazakhe.

Jadis présent dans toutes les steppes centre-asiatiques et parfois domestiqué dans le passé, le Cheval de Przewalski est passé tout près de l'extinction. Les derniers spécimens présents à l'état naturel se sont probablement éteints à la fin des années 1960, victimes du braconnage, de la concurrence avec les troupeaux domestiques et des hivers rigoureux (djout) qui frappent souvent cette partie de l'Asie. Seule une douzaine de spécimens élevés en zoo a pu sauver l'espèce de l'extinction définitive, et ont pu servir de base pour des réintroductions en Mongolie puis en Chine à la fin du 20ème siècle. Aujourd'hui l'espèce est classée "en danger" ce qui représente un progrès par rapport à sa situation il y a quelques décennies, et compte au total 2.000 individus (dont la moitié à l'état sauvage en Mongolie et Chine, les autres vivant en zoos et parcs animaliers).

Aujourd'hui le Kazakhstan est le 3ème pays asiatique à accueillir cet animal à l'état sauvage (notons toutefois que quelques troupeaux vivent à l'état semi-naturel jusque dans des pays européens comme au parc national d'Hortobagy [Hongrie], au Causse Méjean [France] et même dans la zone interdite de Tchernobyl [Ukraine]).

Je vous tiendrai informés des futures avancées de ce projet kazakh...

Sources : https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/biodiversite-huit-chevaux-sauvages-reintroduits-au-kazakhstan-par-les-zoos-de-prague-et-de-berlin_6405763.html

https://www.chevalmag.com/bien-etre/protection-des-chevaux/un-cheval-de-przewalski-du-zoo-de-thoiry-en-direction-du-kazakhstan/

https://www.lemonde.fr/en/europe/article/2024/03/05/prague-and-berlin-zoos-to-reintroduce-endangered-horses-to-kazakhstan_6587531_143.html

Illustration : Cheval de Przewalski dans un parc animalier allemand. Photo PtrQs / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0.

6 avril 2024

CROATIE - Deux rivières nouvellement protégées

En Croatie, l'assemblée locale de Karlovac (Nord-Ouest du pays) vient de s'engager à protéger les rivières Mrežnica et Tounjčica . Cette décision est importante pour la protection des écosystèmes des Balkans occidentaux, défendue par un certain nombre d'autorités publiques et d'ONG, par delà les frontières étatiques (ce qui n'est pas nécessairement une évidence dans l'ex-espace yougoslave).

La protection de ces deux cours d'eau est d'une grande importance pour les populations locales qui apprécient sa beauté, sa faune et sa flore, et les activités qui peuvent y être exercées comme le kayak.

La ville de Karlovac est elle-même surnommée "la ville aux quatre rivières" par ses habitants.

Source : https://www.nature.org/en-us/newsroom/landmark-decision-reached-legal-protection-croatia-mreznica-tounjcica-rivers/

Illustration : la rivière Mrežnica. Photo Marija-Ivana Novosel / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0.

4 avril 2024

MADAGASCAR - Les Tortues géantes reviennent, après 600 ans de disparition

Elles n'avaient plus foulé le sol de "l'Île Rouge" depuis 600 ans : depuis 2018, des Tortues géantes ont été réimplantées à Madagascar, et ont commencé à s'y reproduire.

Il s'agit de l'espèce des Seychelles ou d'Aldabra Aldabrachelys gigantea réintroduite dans la réserve d'Anjajavy (Nord-Ouest de Madagascar) en remplacement des espèces cousines anciennement présentes (Tortue de Grandidier A. grandidieri et Tortue abrupte A. abrupta) qui ont définitivement disparu, vers 1500 de notre ère au plus tard. Il s'agit de la technique dite des "proxies" (réintroduire une espèce apparentée à une autre espèce disparue, phylogénétiquement proche ou occupant une niche écologique similaire). C'est la première fois depuis un demi-millénaire qu'une espèce de "mégaherbivore" sauvage (cette tortue peut atteindre un poids de 350 kg) vit à l'état libre à Madagascar.

Les bénéfices de la présence des Tortues sont liés à leur pouvoir de restauration écologique, en disséminant dans leurs déjections des graines sur des sols dégradés, et aussi en empêchant l'embroussaillement des sols et les feux de forêt. On parle ici d'espèces "ingénieurs" qui façonnent leur écosystème.

Originaire de l'atoll éponyme, la Tortue géante d'Aldabra est le plus proche parent vivant des défuntes tortues géantes malgaches. Elle est restée assez abondante (100.000 animaux peuplent l'atoll d'Aldabra, une densité exceptionnelle pour un aussi grand animal sur une aussi petite surface) et des groupes ont été réintroduits sur plusieurs autres îles de l'Océan Indien : aux Seychelles mais aussi à Maurice, Rodrigues et même à Zanzibar. Les réintroductions ont été bénéfiques à l'état des forêts et des arbres endémiques, par exemple sur les forêts d'ébène de Rodrigues et de l'île aux Aigrettes (Maurice).

L'année 2018 a vu la réintroduction d'un groupe composé de 5 mâles et 7 femelles dans la réserve. Leur acclimatation a été plus rapide et facile que prévu ; dès 2019, 2 bébés ont éclos et à ce jour ce sont pas moins de 152 "tortillons" qui ont vu le jour en terre malgache. Les nouveaux-nés sont d'abord placés en couveuse puis dans des enclos à l'abri des prédateurs locaux et introduits (Chats, Rats et Chiens féraux, Rapaces sans oublier le Fossa, plus grand mammifère carnivore indigène de l'île), avant d'atteindre une taille suffisante pour être relâchés dans la nature.

Le projet vise à atteindre une population de 500 tortues à l'état libre en 2030 et 2.000 en 2040, y compris au-delà des limites de la réserve. S'il réussit (et je ne manquerai pas de vous en informer) il sera à coup sûr bénéfique pour la faune locale, par exemple les emblématiques Lémuriens et Caméléons, et l'écotourisme, mais aussi à réduire les effets néfastes de la déforestation et du changement climatique qui nuisent au peuple malgache dans son ensemble (par exemple en termes d'insécurité alimentaire).

Source : https://theconversation.com/madagascar-giant-tortoises-have-returned-600-years-after-they-were-wiped-out-221615

Illustration : Tortue géante d'Aldabra au Zooparc de Beauval (France). Photo Alexis VERNIER.

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