Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de la refaunation
18 décembre 2023

PEROU - Un parc national sous protection autochtone dans la Cordillera Azul

Vista_Panoramica_del_Parque_Nacional_Cordillera_Azul

En Amazonie péruvienne, la gestion du Parc national de la Cordillera Azul, aire protégée de près de 13.000 km², a été confiée aux communautés locales de la Cordillera Azul (Centre-Est du pays). Certains d'entre eux, devenus les gardiens du parc, ont été équipés de capteurs GPS, caméras vidéos et drones pour surveiller les agissements de trafiquants, planteurs de coca et défricheurs en tout genre.

Contrairement à une optique qui a prévalu pendant longtemps (qui consistait à gérer des espaces "sauvages" en écartant toute présence humaine et surtout les peuples autochtones, on parle de "parc-forteresse" pour désigner ce modèle né en Amérique du Nord, et plus tard exporté dans d'autres parties du monde notamment l'Afrique et l'Asie du Sud dans les années qui ont suivi la décolonisation), la logique de protection de ce parc créé en 2001 est de confier la protection de la nature aux communautés locales, qui connaissent bien les lieux et dépendent de ses ressources pour vivre, ce qui garantit le succès des stratégies de conservation à long terme.

Le Parc national de la Cordillera Azul est situé dans les Andes tropicales, une partie de la planète considérée comme un "point chaud" de la biodiversité de par la variété de microclimats et de végétation que permettent la variation altitudinale ainsi que l'abondance de vallées et de montagne. La diversité animale y est gigantesque : 516 espèces d'oiseaux (autant que toute l'Europe !) et 10 espèces de primates, par exemple.

Il est entouré de nombreux villages peuplés de 300.000 habitants au total, ce qui impose d'associer les communautés locales à la conservation, pour arrêter la destruction graduelle des abords du parc, voire du parc lui-même.

Par exemple l'autosuffisance alimentaire (aquaculture, fruits...) a été recherchée, de même que le traitement local des déchets, la participation à des processus de démocratie locale et de protection des droits des communautés (au moyen du bornage des terres, etc...) et... la défense des traditions culturelles, largement liées à la nature. L'écotourisme est également promu, et permet de trouver des débouchés à l'artisanat, un grand nombre d'objets étant confectionnés avec des produits locaux parfois insolites comme la peau de serpent, les écailles de poisson ou certaines graines.

Cette démarche a été validée par le service national de la protection de la nature (Sernamp) en 2021.

L'efficacité de la gestion "autochtone" des aires protégées, par rapport aux autres formes de protection, a été validée par de nombreuses études réalisées en divers pays (Canada, Australie, Brésil, etc...).

Elle est particulièrement importante pour la protection des forêts tropicales, dont la grande majorité est située dans des pays en développement. Au Pérou, l'enjeu est important puisque la forêt couvre 60% du territoire national correspondant à une portion notable de l'Amazonie, n'étant dépassée - en valeur absolue - que par le Brésil.

Source : https://reasonstobecheerful.world/peru-indigenous-rights-conservation-cordillera-azul/

Illustration : vue panoramique sur la Cordillera Azul (Pérou). Photo GuideonVelarde / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Le blog de la refaunation
Archives
Publicité