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Le blog de la refaunation
9 novembre 2023

EQUATEUR - A l'écoute de la restauration des forêts

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En détectant automatiquement les chants d'oiseaux, l'intelligence artificielle permet de rendre compte de la régénération des forêts, comme cela vient d'être démontré dans la forêt tropicale humide du Chocó (Nord-Ouest de l'Equateur), témoignant d'un retour de nombreuses espèces en à peine 25 ans sur des parcelles en cours de restauration.

Plus encore, ce procédé est un outil de mesure peut être répliqué ailleurs dans le Monde à un coût faible pour suivre l'état de la régénération des espaces naturels et de leur "réinvestissement" par la faune, y compris des insectes et d'autres animaux moins loquaces.

En effet, il est souvent apparu difficile de quantifier le rythme de recolonisation par la faune des milieux restaurés, mis à part certaines espèces emblématiques ou bien les cas de milieux très spécifiques (je pense à des cas comme l'île de Surtsey en Islande, émergée en 1963 à la suite d'une éruption volcanique, et dont la "conquête" par la faune et la flore est suivie depuis plus d'un demi-siècle par les biologistes).

Ici, le rythme de restauration du milieu a été suivi sur 43 parcelles de la région du Chocó, qui est un des milieux les plus riches en biodiversité de la planète, mais qui connaît une emprise des activités humaines (notamment agro-pastorales), parfois suivie d'un abandon des terres.

Certaines parcelles connaissant une régénération naturelle de la forêt ont été suivies à l'aide de détecteurs de sons, d'ADN et de pièges lumineux pour insectes, de même que des parcelles occupées par l'agriculture (cacao, pâturages) et des forêts naturelles anciennes. Mais aussi d'un programme d'apprentissage virtuel de l'identification des oiseaux et autres espèces ("deep learning", semblable à la formation de spécialistes humains mais pratiquées sur des machines), ensuite utilisé sur place avec des capteurs pour décrire un "portrait-robot" de la biodiversité sans avoir besoin de présence humaines (ce qui a l'avantage d'être moins coûteux et moins dérangeant pour la faune).

Il y a tout de même quelques limites à l'exercice : le programme ne permet pas directement de quantifier l'abondance numérique d'une espèce, ni de déterminer si des individus sont résidents en un lieu ou bien simplement de passage.

La pratique est toutefois très utile pour déterminer si une forêt "reconstituée" (naturellement ou à la faveur d'un programme initié par les Hommes) connaît aussi un accroissement de sa faune (refaunation).

Source : https://news.mongabay.com/2023/10/sound-recordings-and-ai-tell-us-if-forests-are-recovering-new-study-from-ecuador-shows/

Illustration : un Toucan du Choco Ramphastos brevis, endémique de cette partie de l'Amérique du Sud. Photo Joseph C. BOONE / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0.

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