AFRIQUE DU SUD - Les Guépards en plein renouveau

Alors que les populations de Guépards déclinent dans la plupart des pays africains (et ont quasiment disparu de l'Asie, où elles étaient encore bien présentes au début du siècle dernier), elles sont en plein renouveau en Afrique du Sud où vivent quelques 1.300 animaux à l'état naturel sur les 7.100 recensés globalement.

En 1975, ils n'étaient que 500 sur le territoire national.

Cette augmentation est en partie à mettre au crédit d'un projet non-gouvernemental reposant principalement sur un réseau de réserves et aires protégées privées, nombreuses dans ce pays. Alors que 217 Guépards étaient présents dans 41 réserves en 2011, ils sont aujourd'hui 419 dans 60 réserves.

De fréquents échanges d'animaux d'une réserve à une autre aident à réguler les problèmes de densité de population trop élevées ou trop basses, deux risques majeurs pour ce félin largement affecté (plus que toute autre espèce) par une consanguinité notable, une faible compétitivité face à des prédateurs plus puissants (Lions, Hyènes, Léopards) et une forte mortalité des petits. Ils permettent aussi de réintroduire ces animaux dans des régions et des aires d'où ils avaient disparu.

Dans les pays voisins la situation des Guépards est moins enviable voire critique, avec de fortes diminutions en Namibie et au Zimbabwe depuis les années 1970, ce n'est qu'au Botswana où des effectifs assez forts (1.500 animaux) se maintiennent plus ou moins. Les menaces principales sont liées aux captures illégales et aux conflits avec les éleveurs de bétail, en plus de facteurs biologiques propres qui défavorisent l'espèce, rendant nécessaires - au moins en Namibie et au Botswana - une autre approche fondée sur la tolérance des éleveurs envers le Guépard.

Sur le plan purement prospectif, il demeure probable que dans les années à venir, la population d'Afrique du Sud dépasse en nombre celle du Botswana et de la Namibie, qui passaient longtemps pour les bastions du félin. Plus encore, les populations de Guépards sud-africains sont suffisamment prospères pour envisager des transferts vers le Malawi, la Zambie, le Mozambique, une stratégie qui a déjà réussi pour sauver d'autres espèces de grande faune africaine (par exemple les Rhinocéros noirs, qui ont profité d'une succession de transferts transnationaux dans les dernières décennies).

Source : https://news.mongabay.com/2020/09/spots-of-hope-some-good-news-for-south-africas-cheetahs/

Illustration : un Guépard Acinonyx jubatus au Zooparc de Beauval (France) le 20/08/2020. Photo Alexis VERNIER.