ÎLES CAÏMAN - Quand la conservation "collaborative" fait revivre des poissons en danger

Le Mérou rayé Epinephelus striatus, espèce de grande taille et souvent grégaire, est un des poissons les plus menacés de la mer des Caraïbes ; surpêché, il est actuellement classé "en danger critique d'extinction" avec toutefois, dans les dernières années, des variations notables en fonction des pays et des politiques de pêche qui y sont appliquées.

Les îles Caïmans (non, on ne parlera pas ici de la réputation de paradis fiscal qui leur est couramment associée, on est plutôt dans le registre "paradis tropical") sont un des pays où l'espèce a pu voir ses effectifs augmenter dans les dernières années, avec une approche incluant les scientifiques, les ONG et les autorités publiques.

Comme partout ailleurs en mer des Caraïbes, les Mérous rayés étaient surpêchés aux îles Caïmans au début des années 2000. La mise en place d'un tel projet associé à des régulations strictes à partir de 2003 a conduit à une hausse rapide des populations de Mérous en période de reproduction, passant de 1.200 en 2009 à plus de 7.000 en 2018. Cette augmentation s'est accompagnée d'une hausse de la proportion des jeunes poissons en âge de se reproduire, gage d'une démographie dynamique.

La rapidité de la réponse donnée par les autorités, la collaboration entre les différentes instances, en même temps que la poursuite des suivis sur le long terme ont été éminemment favorable au retour de ces poissons (ce qui prouve aussi que l'efficience des stratégies de conservation de la faune, et particulièrement des poissons qui représentent souvent un enjeu pour l'alimentation humaine en même temps que pour l'écosystème où ils vivent, doit s'appuyer sur ces différents aspects).

Source : https://phys.org/news/2020-01-collaborative-approach-endangered-reef-fish.html

Illustration : Mérou rayé et plongeuse. Photo Wikimedia Commons.